Compagnon de tous les repas d'été, clair ou coloré et toujours très frais, le rosé a souvent été considéré comme le vilain petit canard de la viniculture. C'est un tort ! Cet article vous aidera à en finir avec les nombreuses idées reçues sur les vins rosés.

Le vin rosé est sans conteste un vrai vin ! Un vin délicat à élaborer avec soin et dont la consommation est en pleine explosion depuis plusieurs années.
Au départ phénomène de mode, on est passé à une consommation régulière et assumée de tous. La plupart des rosés sont composés de vins simples, légers et fruités, parfait pour vos apéritifs estivaux, et vos soirées grillades. Mais il existe aussi de nombreux rosés riches et complexes, bâtis pour accompagner une vraie cuisine élaborée. Ces vins de gastronomie sont très adaptés aux cuisines asiatiques souvent sucrés-salés, ainsi qu’a des plats épicés. Bref, les rosés méritent aujourd'hui d'être considérés comme des vins à part entière et nous voulions rétablir quelques vérités en revenant sur certaines idées reçues.



1- Le vin rosé est issu d’un mélange de vin blanc et de vin rouge
Faux.


En France tout du moins. Cette méthode est interdite dans l'hexagone pour les vins d’appellation, sauf pour le Champagne rosé qui résulte de l’assemblage d’une faible quantité de vin rouge et du reste de vin blanc de Champagne.  Le vin rosé est issu de deux techniques de vinification, variant selon les régions : le pressurage direct et la saignée. Sa méthode de fabrication sera donc sensiblement la même que celle du vin blanc pour le pressurage direct. Concernant la « saignée », comme son nom l’indique, on « saigne » la cuve de raisins rouges, ce qui permettra d’obtenir un vin plus clair que le vin rouge.


2- Plus un rosé est clair mieux c’est
Faux.


La couleur du rosé n’est absolument pas un gage de qualité ! elle donnera en revanche des indices sur la méthode de fabrication et la provenance du vin. (Ex: le pressurage direct souvent utilisé sur les vins de Provence Opus du Chateau Bonisson par exemple. La saignée  sera souvent utilisé sur les vins de Tavel comme l’excellent Aqueria mais certains Costières de Nïmes comme la cuvée Tradition du Mas Bressades utilisent également cette technique


3- Le vin rosé est un vin facile à élaborer
Faux.


Son élaboration demeure complexe et requiert un savoir-faire important de la part du vigneron. Le vin rosé fait l’objet de la même attention et de la même rigueur que les autres couleurs.


4- Le vin rosé donne mal à la tête
Faux.


Un vin rosé ne vous donnera pas plus mal à la tête qu'un autre à condition de le consommer avec modération. C’est en cas de consommation excessive que les sulfites, antioxydant ajouté au vin pour le stabiliser et améliorer sa conservation, peuvent provoquer des maux de tête. Généralement, un très bon vin a besoin de peu de sulfites, provoquant moins d'effets indésirables. Évitez donc les vins rosés semi industriels destinés aux grandes surfaces et tournez vous vers vous petits producteurs. C'est le travail de votre caviste de sectionner pour vous des vins peu sulfité dont vous pourrez profiter sans crainte.


5- Il n'y a pas de très bon rosé
Faux.


Lorsqu’un vigneron se donne la peine de faire du rosé dès le départ, c’est-à-dire dès la culture du raisin et jusqu’à la mise en bouteille, les résultats peuvent être sublimes.  Gouttez donc le Domaine du Paternel vous verrez !


6- Tous les rosés sont pareils
Faux.


Le rosé c'est plusieurs vins, plusieurs styles, cela dépend d'où il provient. La notion de terroir sera aussi valable sur les rosés et de nombreuse A.O.P en témoignent. Il y a des rosés légers, fruités, très fins qu'on boira pour l'apéritif, et des rosés un peu plus structurés qui peuvent être servis en repas.


7- Le vin rosé doit être bu jeune
Vrai... mais pas toujours.


La plupart des vins rosés doivent être consommés dans les douze mois qui suivent leur année de millésime. C’est dans cette période que le vin révèle le mieux toutes ses caractéristiques, voulues par le vinificateur. A l’inverse de la plupart des vins rouges et à certains vins blancs, le vin rosé n’est généralement pas un vin de garde. Petit conseil du Comptoir : Observez le millésime des rosés de grandes surfaces, vous verrez qu’il s’agit souvent de rosés âgées de 3 ou 4 ans…
Néanmoins certains domaine élaborent aujourd’hui des cuvées vouées à être dégustées après quelques années. Des rosés comme ceux de Bandol par exemple, issus en grande partie de Mourvèdre, peuvent facilement se garder jusqu’à 5 ans. La Malissone de chez Guilhem Tournier en est un parfait exemple…


8- Un vin rosé c'est pas cher
Faux.


Un vin rosé est aussi cher à produire qu’un blanc ou un rouge. Le vin rosé demande un réel savoir-faire pour son élaboration.


9- La consommation de  rosé est est loin derrière le rouge et le blanc
Faux.


Aujourd’hui, 1 bouteille de vin sur 3 consommées en France est une bouteille de vin rosé ! La France est le premier pays consommateur de vin rosé, avec 34% de la consommation mondiale - Source Observatoire Mondial du Rosé . C’est également le deuxième vin le plus dégusté en France ! Mélangeant les goûts et les couleurs de façon incomparable, le rosé séduit tous les consommateurs, qu’ils soient Français ou internationaux. Le rosé n’est donc pas seulement un vin d’été que l’on boit à l’apéro, c’est un véritable vin de gastronomie que l’on peut déguster tout au long de l’année pour le plus grand plaisir de nos papilles !